Le marché de l’aéronautique en Inde se situe aujourd’hui à la première place mondiale en termes de croissance (+8.4% en 2016). Il est également l’un des marchés qui offre le plus d’opportunités (En 2015, les indiens comptent 0.1 voyage/an contre 1.8/an pour les américains). Ce marché naît en 1940 avec la création de la société d’aéronautique privée HAL (Hindustan Aeronautics Limited). L’entreprise sera rachetée 2 ans plus tard par le gouvernement Indien pour des raisons stratégiques. En effet, quand on parle de l’aéronautique, l’industrie civile et de défense sont liées. Ce marché s’est par la suite fortement développé grâce à la coopération de nombreux partenaires étrangers, dont la France.
Aujourd’hui, le vieillissement de la flotte civile et militaire en Inde ouvre de grandes opportunités aux acteurs internationaux. En effet, la politique de compensation visant à développer l’industrie locale, qui accuse un certain retard, offre des opportunités majeures en termes de partenariat et de transfert de technologie. Par ailleurs, avec l’introduction de grands marchés publics plus ouverts aux investissements publics et étrangers, l’Inde possède un des marchés de l’aéronautique les plus prometteurs au monde sur les 4 segments qui le composent à savoir : le civil, le militaire, le fret et le MRO (Maintenance, Repair and Overhaul).
Le marché domestique de l’aviation commerciale indienne est particulièrement porteur en ce moment. Il a enregistré une croissance de 23,8% en 2016 et devrait doubler dans les 5 années à venir. En 2016, le flux de passagers s’établissait à 224 millions (+15,5% vs 2015) pour une valorisation du marché à plus de $16 Mds. Les entreprises françaises du secteur aéronautique civil sont très présentes en Inde. En effet, Airbus et ATR sont deux acteurs essentiels des moyens et long-courriers. Les compagnies indiennes Indigo et GoAir ont ainsi récemment passé à Airbus des commandes respectives de 250 et 72 appareils en 2015 et 2016. L’A320 est l’appareil plébiscité de par sa taille et de par son optique d’optimisation des frais d’exploitation. Ces commandes offrent un avenir prometteur à Airbus. Indigo particulièrement, avec presque 40% du marché domestique, offre de belles perspectives. Les deux nouvelles compagnies privées indiennes, Vistara et AirAsia India, ont fait le même choix et cherchent à augmenter leurs flottes d’Airbus pour accéder au marché international.
Pour comprendre le marché de l’aéronautique civil indien, il faut avoir quelques chiffres en tête:
Opportunités :
Le marché de l’aéronautique militaire indien constitue une opportunité majeure pour les industriels de l’armement français, dans le contexte de baisse des commandes nationales et de hausse des coûts des programmes. L’écosystème indien est constitué de sociétés aéronautiques étatiques (HAL, NAL, DRDO et Bharat Electronics), sociétés privées indiennes (Mahindra, Tata et Aequs) ainsi que de tous les OEM internationaux et fournisseurs de rang 1. Le pays est un client historique des industries de défense françaises et avec la commande de 36 Rafales, l’État indien poursuit son partenariat stratégique avec la France. Les sociétés françaises ont constitué une multitude de partenariats avec des groupes publics tels que Hindustan Aeronautics Limited (HAL, 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires) mais aussi avec des acteurs privés. En effet, Dassault Aviation et Reliance ont décidé de s’associer dans le domaine de l’aviation de combat; Thales et Bharat Electronics Ltd ont une co-entreprise dans le domaine des radars; Safran et HAL ont une co-entreprise dans le domaine du MRO des moteurs d’aéronefs et MBDA et Larsen & Toubro viennent d’annoncer une co-entreprise dans le domaine des missiles. Ces alliances industrielles franco-indiennes vont contribuer à renforcer la pérennité de la présence industrielle française en Inde dans les décennies à venir.
Pour comprendre le marché de l’aéronautique militaire indien, il faut savoir que :
Opportunités :
Le marché du MRO est le segment le plus prometteur, avec une croissance de 10% par an sur les 4 dernières années. Pour Airbus par exemple, la flotte d’avions indiens, et en particulier les 240 actuellement en service, ont besoin d’un réseau de services. Bangalore est devenue le centre d’ingénierie d’Airbus en Inde, fournissant des services non seulement pour Airbus mais pour toute l’industrie aérospatiale indienne et internationale. Le marché du MRO reste largement à développer et la maintenance représente un coût important pour les compagnies aériennes privées qui sont contraintes d’assurer l’entretien de leurs appareils à l’étranger (actuellement à Singapour, Dubaï, Thaïlande, Europe). Seule compagnie intégrée à ce niveau, Air India dispose de ses propres moyens de réparation et de maintenance. Jet Airways développe également un centre de maintenance (MGAE, JV entre Malaysian Aerospace Engineering et GMR) à Hyderabad. A ce stade on ne recense dans ce secteur que quelques entreprises privées indiennes indépendantes : Max Aerospace & Aviation Ltd (Mumbai), Air Works (Hosur et Mumbai), Horizon Aircraft Maintenance, SR Technics, Indamer (Mumbai).
Pour comprendre le marché du MRO en Inde, il faut savoir que :
Opportunités :
En 2016, le fret domestique représente 1 045,92 millions de tonnes (+6,08% vs 2015) et le fret international s’élève à 1 658,35 millions de tonnes (7,55% vs 2015). Le fret aérien représente seulement 243 860 tonnes transportées en mai 2016 contre 227 190 tonnes l’année précédente. Le transports par fret aérien à destination du marché intérieur ne represent quant à lui que 90 910 tonnes. L’absence d’infrastructures multimodales (connexion avec les autres modes de transport) est un handicap. Au plan international, le trafic est concentré sur deux aéroports d’entrée : Mumbai et Delhi. Chennai, Bangalore et Calcutta connaissent aussi un développement régulier.
Opportunités :
Le gouvernement indien s’est fixé comme objectif d’augmenter le trafic d’avions et de passagers, de stimuler la construction de nouveaux aéroports et finalement et de faire de l’Inde un hub de MRO :
Opportunités :